top of page

Le nem vietnamien : un rouleau d’harmonie

Dernière mise à jour : il y a 3 jours


Manger un nem, c’est comme manger l’univers en entier. Ce n’est pas une simple bouchée, c’est une expérience. Un condensé de textures, de couleurs, d’arômes et de traditions. Un plat emblématique de la cuisine vietnamienne, qui nourrit à la fois le corps et l’esprit. Un plat d’équilibre : le nem.



Le nem, un plat universel au Vietnam

Le nem est l’un des plats les plus populaires et les plus aimés du Vietnam. Quelle que soit la région ou la religion, les Vietnamiens partagent ce plat en famille, entre amis, lors des fêtes ou des repas du quotidien. Au Nord, on privilégie la version traditionnelle : farce à base de porc, champignons noirs parfumés, vermicelles de riz et œufs. Dans le Centre et le Sud, on ajoute volontiers des crevettes, du crabe ou des légumes plus variés. Les familles bouddhistes cuisinent le nem en version végétarienne, avec du tofu, des champignons et des légumes de saison. Si la recette change selon les régions et les envies, une chose reste immuable : la recherche d’harmonie – dans le goût, la texture, la forme, la cuisson. Et bien sûr, l’indispensable sauce nuoc mam aigre-douce qui accompagne chaque bouchée.


Une philosophie roulée dans une galette

Le mot « nem » vient du mot vietnamien ancien nêm, qui signifie « enrouler, resserrer avec soin ». C’est toute une philosophie : chaque ingrédient est préparé avec attention, chaque rouleau est façonné à la main, dans un geste simple mais rempli de sens.

En cuisine vietnamienne, rien n’est laissé au hasard. On cherche à équilibrer les forces du yin et du yang, à harmoniser les saveurs douces et salées, croustillantes et fondantes, les couleurs vives et sobres. Manger un nem, c’est donc bien plus qu’un plaisir gustatif : c’est une façon de se reconnecter à soi, aux autres et à l’univers.


Les cinq couleurs du nem

Dans la tradition taoïste et la médecine vietnamienne, les cinq couleurs du nem ne sont pas là par hasard. Elles correspondent aux cinq éléments naturels – le bois, le feu, la terre, le métal et l’eau – mais aussi à nos organes vitaux.

🟩 Vert : pour le foie, avec les herbes fraîches et les légumes.

🔴 Rouge : pour le cœur, grâce aux carottes, à la viande ou au piment.

Noir : pour les reins, avec les champignons noirs et champignons parfumés.

🟡 Jaune : pour l’estomac, via les vermicelles ou les œufs.

Blanc (ou beige clair) : pour les poumons, présent dans la galette de riz, les oignons, les choux-raves ou encore les échalottes.

Ce système d’équilibre fait du nem un plat complet, sain et bon pour la santé. Riche en fibres, en vitamines, en minéraux, en protéine, il respecte les saisons, les rythmes du corps, et permet de se faire plaisir tout en se faisant du bien.


Un cousin asiatique : le bibimbap coréen

Dans la même philosophie, on peut comparer le nem au bibimbap coréen. Comme le nem, ce bol coloré marie légumes, riz, viande, œuf et sauce dans une parfaite harmonie visuelle et gustative. Un plat à la fois généreux, équilibré et profondément symbolique. Une autre façon de dire que l’Asie cuisine avec le cœur autant qu’avec les mains.



Comments


bottom of page